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Bivouac

Matériel : une bâche en bon état, faisant environ 5 x 6 mètres ou plus ; de la ficelle (4 ou 5 mètres) ; éventuellement une corde pour la faîtière (10 à 12 mètres) ; outillage (scie ou hache, pelle bêche).

Un bivouac a deux fonctions principales : protéger contre la pluie et protéger contre le froid. Les deux ne sont pas nécessaires dans tous les cas de figure. S'il n'est pas nécessaire de protéger contre le froid, le bivouac peut être plus haut que ce qui est décrit ici. S'il n'est pas nécessaire de protéger contre la pluie, la forme du bivouac a moins d'importance. Toutefois, les indications données ici permettent d'installer un bivouac qui sera relativement efficace pour les deux.

Il y a quatre principes importants dont il faut se rappeler en installant un bivouac qui protège à la fois contre la pluie et le froid :

  • La pluie ne tombe pas toujours droit,
  • L'humidité peut venir du sol aussi,
  • La chaleur monte,
  • Le seul chauffage disponible est la chaleur des corps.

De ce fait, un bivouac correctement installé pour protéger contre le froid et la pluie aura les caractéristiques suivantes :

  • La hauteur à la faîtière sera d'environ 90 cm,
  • Le toit aura deux pans pour mieux retenir la chaleur,
  • La bâche recouvrira le sol aussi,
  • Le toit dépassera le tapis de sol, là où l'eau coulera du toit.

 

Schéma Bivouac: annoté A, B, C, D et E.pngCe schéma montre un bivouac typique. Il y a forcément une faîtière (A), pour avoir un toit à deux pans qui retient la chaleur. Ici, la faîtière est le résultat de piquets en bois à chaque extrémité, qui tiennent la bâche en haut (à 1 mètre maximum du sol). Notez que pour bien Schéma F: Attacher la ficelle autour d'un piquet.pngattacher et tenir la ficelle, le plus efficace est de tailler le bout du piquet pour que la partie réduite passe à travers l’œillet, comme il est montré dans le détail (F). La ficelle est attachée autour de la pointe, au dessus de la bâche. De ce fait, elle tient le piquet et, en même temps, garde la bâche collée.

S'il y a des arbres sur les côtés, la faîtière peut être une corde ou même le simple fait de tirer les œillets vers les arbres à la bonne hauteur (noter que cette dernière solution est la moins solide de toutes). Dans tous les cas de figure, il est nécessaire de tirer le devant du toit vers le bas (B), en veillant à ce qu'il dépasse de 30 ou 40 cm le tapis de sol.

La hauteur intérieure du bivouac est importante, surtout par temps froid. Si, à la faîtière, le bivouac dépasse un mètre, il y a le risque d’avoir froid parce que la chaleur des corps montera trop et s’accumulera au-dessus des personnes qui dorment. En revanche, il ne faut pas que le bivouac soit trop bas non plus. S’il est trop bas, la bâche risque de toucher les personnes pendant la nuit, ce qui sera au moins aussi froid que s’il est trop haut. Il y a besoin d’un espace d’air entre les sacs de couchages et la bâche, comme isolation et aussi pour éviter que la condensation sur la bâche puisse mouiller les sacs ou, encore pire, les visages. En plus, si le bivouac est tellement bas que la bâche est sur les personnes qui dorment dedans, en cas de pluie l’eau ne s’écoulera pas correctement. Respectez donc la hauteur d’environ 90 cm, avec la bâche tendue correctement, pour se protéger du froid.
Notez que l'avant du tapis de sol est roulé autour de quelques bâtons (C). Ceci n'est pas essentiel sur tous les terrains, mais si le terrain est plus haut vers le devant qu'à l'arrière, il est indispensable de prévoir quelque chose qui empêche l'eau qui coule du toit de revenir en arrière à l'intérieur du bivouac. Il est même possible de ramener le devant du toit carrément au sol, mais cela rend l'accès au bivouac bien plus difficile.

Il est utile d'attacher l'arrière du bivouac (D), autrement il n'est pas facile de tendre la bâche correctement pour avoir la pente nécessaire au toit. Ces attaches à l'arrière peuvent être simplement des cailloux suffisamment gros placés sur la bâche. Les ficelles ont besoin d'être attachées, mais il n'est pas du tout essentiel de les attacher à des piquets comme dans ce schéma (E). C'est une manière de faire, mais s'il y a des arbres ou même des petits arbustes, il est plus rapide et plus solide d'y attacher les ficelles que de tailler et planter des piquets.

En fait, il peut y avoir pas mal de variations dans l'installation d'un bivouac, selon le terrain. Le but est toujours de chercher la simplicité et la rapidité de l'installation, tout en veillant à pouvoir se protéger correctement contre la pluie et le froid.

Notez qu'il est possible de boucher un peu les bouts du bivouac avec des imperméables, ce qui protégera un peu mieux les personnes ou les affaires qui sont vers l'extérieur. Toutefois, il faut éviter de faire un angle droit entre les deux pans du toit (ce qui correspondrait mieux à la forme d'un imperméable), car cela fait forcément un bivouac trop haut, ce qui perd de la chaleur et laisse plus de possibilité pour une pluie qui tombe en biais d'entrer.

Une dernière remarque sur un cas tout à fait spécial : un bivouac hivernal doit s'installer différemment, s'il y a un risque de neige. Le poids de neige sur une installation basse tenue uniquement avec des ficelles risque fort de faire écrouler le tout. Un bivouac capable de résister à la neige nécessite au moins des branchages pour soutenir la bâche à la hauteur voulue. Toutefois, la neige ne coule pas comme la pluie, ce qui permet de faire un toit plus ou moins plat si cela s'avère utile.