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Les 5 buts du scoutisme

Les « 5 buts du scoutisme » - ou, plus précisément, les 5 domaines dans lesquels le scoutisme vise à former les jeunes - sont au cœur de toutes les branches et toutes les activités. En tant que responsables à tous les niveaux, il faut bien les retenir, les comprendre et les appliquer. Ainsi, nous pourrons les faire vivre.

Les retenir : PraPer SpiSerSan 

Il n'est pas toujours facile de tous les retrouver. Deux mots-valise aident à les retenir : PraPer SpiSerSan 

  1. Le sens pratique 
  2. Le développement de la personnalité 
  3. Les valeurs spirituelles
  4. L'esprit de service 
  5. L'entretien de la san 
     

 Si on retient ces deux mots, on trouvera facilement le tout. Notons en même temps que cela met les valeurs spirituelles au plein centre de nos buts.

Les comprendre : quel est le sens de chaque but ? 
 

 Pra : le sens pratique, le savoir-faire

Le scoutisme doit donner au jeune l'occasion de devenir plus débrouillard, en apprenant tout un ensemble de techniques concrètes qui pourront lui servir—parfois avec quelques adaptations— dans la vie. Plus que cela, le scoutisme va apprendre au jeune à savoir aborder un problème et le résoudre avec les moyens disponibles. Dans notre société, trop souvent on ne fait pas ce qu'il y aurait à faire car on ne pense pas en avoir les moyens. Dans le scoutisme, en développant un bon sens pratique, on découvre qu’il est possible d'atteindre ses objectifs avec des moyens déjà disponibles. C'est la raison principale pour laquelle le scoutisme privilégie les moyens « simples », avec un minimum de haute technologie, et évite le plus souvent les « activités de consommation » où tous les moyens nécessaires pour l'activité sont préparés par d'autres. Le but n’est pas de vivre « à la dure », comme on le pense souvent des scouts, mais d’apprendre aux jeunes qu’avec un peu d'imagination et de bon sens, on peut camper avec confort, si on s’en donne la peine.  

 Per : le développement de la personnalité 

Si le but précédent parle du savoir-faire, celui-ci concerne le savoir-être. Les valeurs exprimées dans la promesse, la loi de l'éclaireur, les maximes des louveteaux et les devises de toutes les branches décrivent ce qu'on fait, mais encore plus ce qu'on aspire à êtreCet aspect du scoutisme est si important, que l'on est considéré comme scout seulement à partir du moment où l'on s'engage officiellement et publiquement par sa promesse à respecter ces valeurs.  

Il est important de comprendre que ceci (comme tout le reste, d'ailleurs) n'est pas uniquement ce qu'on vit dans les activités scoutes. Partant du principe que ces valeurs définissent un aspect important de la personne, elles se vivent en tout temps, en toute circonstance. Le scoutisme doit communiquer aux jeunes non seulement quelles sont ces valeurs, mais encore pourquoi elles sont importantes et utiles à vivre.  

De la même façon, le jeune va devoir faire face à ce qu’il est. En apprenant à faire des choix et en les assumant, en endossant des responsabilités, en travaillant sur son caractère et en explorant ses qualités, il développera peu à peu sa personnalité dans le cadre de ses valeurs/ tout en bâtissant sur ses valeurs. 

Ainsi, le jeune va apprendre l'honnêteté, savoir vivre de manière convenable avec les autres, accepter sa différence et celles des autres, faire grandir ses forces et travailler sur ses faiblesses tant qu'elles ne relèvent pas d'attitudes négatives en soi, apprendre à faire du zèle dans le travail, penser aux autres, faire preuve de loyauté et solidarité avec ses proches, regarder la vie de manière positive, et tant de valeurs encore qui vont marquer sa personnalité tout au long de sa vie. 

 Spi : le sens des valeurs spirituelles

En tant que mouvement évangélique, nous sommes convaincus que le monde a une dimension spirituelle et que la Bible nous explique comment, grâce au sacrifice de Christ, nous pouvons vivre cette relation spirituelle avec Dieu, et comment il peut transformer une vie. Nous sommes convaincus que l'ensemble de la Bible est la Parole de Dieu et qu'elle est digne de confiance. Ce troisième but consiste à faire découvrir aux jeunes cette dimension spirituelle et à les faire réfléchir s’ils veulent l’accepter personnellement. Chaque jeune reste parfaitement libre de ses convictions et n'a aucun devoir d'adhérer à nos croyances. Partant du principe qu'un choix informé est nettement supérieur à un choix fait dans l'ignorance, nous donnons des informations qui sont nécessaires pour pouvoir choisir. Nous voulons en même temps montrer par notre vie, notre manière d'agir et nos activités ce que vivre pour Dieu veut dire dans la pratique. 

 Ser : l'esprit de service 

 Le scoutisme incite chacun à penser aux autres, plutôt qu’à chercher son propre bien-être sans considération de celui des autres. Le scout, au contraire, prend en considération quels seront les effets de ses actes sur son prochain. L'esprit de service scout ne doit jamais se réduire à la seule « BA » (Bonne Action quotidienne). Penser aux autres n'est pas un devoir qu'on accomplit une fois par jour, mais un état d'esprit. Si chacun pense à soi-même, alors tout le monde se retrouve seul face aux autres qui ont leurs propres objectifs, leurs préoccupations. Mais si chacun pense aux autres, alors ensemble tous peuvent s’entraider pour atteindre des objectifs communs et surmonter les difficultés rencontrées.  

A travers cet objectif, le scout apprend donc à développer et mettre en œuvre son esprit de service autour de lui, auprès des personnes, de la communauté où il se trouve : dans les activités scoutes, mais aussi à l’école, à la maison, au travail, à l’église, dans la société en accomplissant son devoir de citoyen... etc. Ainsi, on reconnait un scout à travers cette volonté d’être actif et engagé comme il peut, là où il peut, à contre-courant d’une attitude de consommation passive.  

 San : prendre soin de sa santé

Chacun peut avoir une influence importante sur sa propre santé, ce qui permet de profiter davantage de la vie et de mieux servir les autres. Le scoutisme nous incite à prendre soin de notre corps, en apprenant les habitudes de vie qui favorisent la bonne santé et en évitant celles qui la dégradent. Il ne s'agit pas de faire de « la bonne santé » un gage de supériorité ; une personne qui a un handicap ou une santé fragile n'est nullement inférieure à celle qui a une santé robuste. Il s'agit plutôt de faire prendre conscience à tous que la santé est précieuse et que le style de vie qu'on adopte l'impacte. La vie en plein air, dans un milieu bien oxygéné favorise aussi bien la santé physique que psychologique. 

 

Les utiliser : quelle est la place des cinq buts dans nos activités ? 

Ces cinq buts définissent la finalité de notre vision du scoutisme. Ainsi, toute activité devrait être évaluée en fonction de ces buts : favorise-t-elle l'un ou l'autre et, si oui, est-ce avec un maximum d'efficacité ? Les activités scoutes, si possible, conjuguent plusieurs de ces buts en même temps. A titre d’exemple, n'importe qui peut faire du jogging pour s’aérer l’esprit et entretenir son corps. Le scoutisme veut aller plus loin. On pourrait associer cette course à une activité qui développerait également le sens pratique, tout en encourageant l’esprit de solidarité. 

Le chef scout doit donc évaluer chaque activité proposée en fonction de ces cinq buts. Trois questions l'aideront à cela : 

1. L'activité entre-t-elle dans au moins un de ces buts ?  

Sinon, s'il s'agit simplement d'une activité « pour passer le temps » ou « pour faire plaisir », ce n'est pas une activité scoute, même si on porte un foulard en la faisant. 

2. Est-il possible d'intégrer dans l'activité un but supplémentaire, voire plusieurs ?  

Si cela peut se faire, l'activité n'est pas encore prête. Le simple fait qu'elle corresponde à un des buts n'en fait pas encore, en soi, une activité scoute, car beaucoup de structures visent un de ces mêmes buts, d'une manière ou d’une d'autre. Le propre du scoutisme est de viser les cinq. Bien sûr, peu d'activités peuvent incorporer les cinq buts en même temps : c'est l'ensemble des activités qui doit atteindre ces buts. Mais si une activité peut inclure plusieurs buts au lieu d'un seul, c'est encore mieux. Par exemple, n'importe quelle structure de jeunesse peut proposer aux jeunes un jeu qui favorise la santé et/ou la réflexion. Mais dans le scoutisme, on cherche à y ajouter des techniques scoutes, de l'entraide, faire préparer le matériel par les joueurs ou toute autre chose qui relève particulièrement de notre milieu. Ainsi, le jeu devient réellement une « activité scoute » et non uniquement « des scouts qui jouent ». 

3. L’activité va-t-elle à l'encontre d'un de ces buts d'une manière ou d'une autre ?  

Par exemple, l’activité proposée favorise-t-elle l'égoïsme (chacun pour soi aux dépens des autres...), la méchanceté, voire la cruauté (des jeux où il est question de « tuer » les autres...), l'exclusion (élimination des joueurs sans possibilité d'être réintégré rapidement...) ou des valeurs spirituelles contraires à nos valeurs évangéliques (une fiction basée sur la sorcellerie, les horoscopes ou d'autres spiritualités fondamentalement opposées aux nôtres...) ? Si oui, l'activité est à repenser afin d'éliminer tout ce qui serait contre-productif quant aux buts que nous voulons atteindre dans le scoutisme. 
 

Notons toutefois en conclusion que même des activités soigneusement préparées pour inciter les jeunes à avancer vers ces cinq buts n'auront pas tout leur effet s'ils ne voient pas les chefs les poursuivre eux-mêmes. Un chef scout se doit d'avancer dans ces cinq domaines, non uniquement pour être bien vu par les jeunes, mais parce qu’il désire les atteindre. « PraPer SpiSerSan » n'est pas seulement son mot d'ordre pour préparer les activités qu'il encadre, c'est aussi sa devise personnelle, son cadre de vie, parce qu'un chef scout est, avant tout, un scout lui-même. 

PraPer SpiSerSan toujours !